Poemas de Eduardo Cerecedo traducciones al francés

Traducción por Miguel Ángel Real

DESFILE DESOLADO UN TEMBLOR MÁS EN CDMX

 

Salen de la CDMX camiones de volteo

unos llevan una bandera nacional parpadeando

otros banderas de piratas, otros de su equipo favorito

todos llevan en su carga, las miradas de los dolientes,

la angustia de su gente, los corazones latiendo en esos

terrones de bardas, paredes, puertas, ventanas, lámparas

que colgaban y daban en su vaivén el sino de sismo de la casa,

del departamento, de la zotehuela, del baño, de la cocina,

de la recámara, de la sala, ahí van repartidos en dolor, copeteados

de ardor en los ojos, los camiones son de colores, rojos, azules, verdes,

negros, unos descarapelados como edificios aún firmes, otros nuevos

estrenando el dolor en sus carrocerías, inaugurando algún suspiro

de los que miran.

Se han arremolinado los ojos en aquel desfile de defunción, algunas ropas

emulan esas banderas del adiós, agitándose por su cuenta entre el cascajo

que tiembla en la carga que irá a rellenar otras grietas abiertas el mismo día

en que cayeron las víctimas, en otros campos, en el mismo

cielo que ves.

Una mano de entre tantas se levanta de ese bosque de penuria, dice adiós

sin esperar respuesta. Un machetero responde el saludo a la queja de motores

abandonando la ciudad en ese desfile desolado que tiembla ahora por los

baches del camino.

 

 

DÉFILÉ DÉSOLÉ UNE SECOUSSE DE PLUS À CDMX

EDUARDO CERECEDO

 

Des camions à benne quittent CDMX

les uns portent un drapeau national qui clignote

d’autres des drapeaux pirates, ou encore ceux de leur équipe préférée

tous portent dans leur charge les regards des malheureux,

l’angoisse de ses gens, les cœurs battants dans ces

cloisons en terre, dans ces murs, ces portes, ces fenêtres, ces lampes

qui pendaient et dans leur va-et-vient sonnaient le destin sismique du foyer,

de l’appartement, de la cour, de la salle de bains, de la cuisine,

de la cour, du salon, les voilà qui partent agencées dans la douleur, remplis

d’ardeur dans leurs yeux, les camions sont de couleur rouge, bleue, verte,

noire, les uns écorchés comme des édifices encore solides, d’autres neufs

qui étrennent la douleur dans leurs carrosseries et inaugurent un soupir quelconque

de ceux qui regardent.

Les yeux se sont agglutiné dans ce défilé de défunts, quelques vêtements

émulent ces drapeaux de l’adieu, s’agitant de leur côté parmi les gravats

qui tremblent dans la charge qui ira remplir d’autres fissures ouvertes le jour même

où les victimes sont tombées, dans d’autres champs, dans le même

ciel que tu vois.

Une main parmi tant d’autres se lève dans cette forêt de pénurie, elle dit au revoir

sans attendre de réponse. Un ouvrier répond en retour à la plainte des moteurs

et abandonne la ville dans ce défilé désolé qui tremble maintenant dans les

nids-de-poule du chemin

 

Traduction par Miguel Ángel Real