DESFILE DESOLADO UN TEMBLOR MÁS EN CDMX
Salen de la CDMX camiones de volteo
unos llevan una bandera nacional parpadeando
otros banderas de piratas, otros de su equipo favorito
todos llevan en su carga, las miradas de los dolientes,
la angustia de su gente, los corazones latiendo en esos
terrones de bardas, paredes, puertas, ventanas, lámparas
que colgaban y daban en su vaivén el sino de sismo de la casa,
del departamento, de la zotehuela, del baño, de la cocina,
de la recámara, de la sala, ahí van repartidos en dolor, copeteados
de ardor en los ojos, los camiones son de colores, rojos, azules, verdes,
negros, unos descarapelados como edificios aún firmes, otros nuevos
estrenando el dolor en sus carrocerías, inaugurando algún suspiro
de los que miran.
Se han arremolinado los ojos en aquel desfile de defunción, algunas ropas
emulan esas banderas del adiós, agitándose por su cuenta entre el cascajo
que tiembla en la carga que irá a rellenar otras grietas abiertas el mismo día
en que cayeron las víctimas, en otros campos, en el mismo
cielo que ves.
Una mano de entre tantas se levanta de ese bosque de penuria, dice adiós
sin esperar respuesta. Un machetero responde el saludo a la queja de motores
abandonando la ciudad en ese desfile desolado que tiembla ahora por los
baches del camino.
DÉFILÉ DÉSOLÉ UNE SECOUSSE DE PLUS À CDMX
EDUARDO CERECEDO
Des camions à benne quittent CDMX
les uns portent un drapeau national qui clignote
d’autres des drapeaux pirates, ou encore ceux de leur équipe préférée
tous portent dans leur charge les regards des malheureux,
l’angoisse de ses gens, les cœurs battants dans ces
cloisons en terre, dans ces murs, ces portes, ces fenêtres, ces lampes
qui pendaient et dans leur va-et-vient sonnaient le destin sismique du foyer,
de l’appartement, de la cour, de la salle de bains, de la cuisine,
de la cour, du salon, les voilà qui partent agencées dans la douleur, remplis
d’ardeur dans leurs yeux, les camions sont de couleur rouge, bleue, verte,
noire, les uns écorchés comme des édifices encore solides, d’autres neufs
qui étrennent la douleur dans leurs carrosseries et inaugurent un soupir quelconque
de ceux qui regardent.
Les yeux se sont agglutiné dans ce défilé de défunts, quelques vêtements
émulent ces drapeaux de l’adieu, s’agitant de leur côté parmi les gravats
qui tremblent dans la charge qui ira remplir d’autres fissures ouvertes le jour même
où les victimes sont tombées, dans d’autres champs, dans le même
ciel que tu vois.
Une main parmi tant d’autres se lève dans cette forêt de pénurie, elle dit au revoir
sans attendre de réponse. Un ouvrier répond en retour à la plainte des moteurs
et abandonne la ville dans ce défilé désolé qui tremble maintenant dans les
nids-de-poule du chemin
Traduction par Miguel Ángel Real